La Gestion : Administrer un service en fonction
du faisable budgétaire et législatif. Ne devait être que : administrer
les intérêts, les affaires d’un autre : le moyen est trop souvent
devenu une fin en soi. Les gestionnaires sont là pour « organiser,
utiliser au mieux, en faisant valoir, en défendant les intérêts de l’autre »;
en somme, ils sont au service du fonctionnement des autres, dans le respect du
cadre préexistant, légal et économique. Le technocrate, c’est celui qui
l’oublie. La bureaucratie, c’est quand les acteurs finissent par sentir qu’ils
sont au service des gestionnaires, ou à leur solde.
Faire de la gestion dite « administrative » d’un service, d’une organisation, d’une entreprise consiste à rendre des comptes sur l’utilisation raisonnée des moyens ; faire le lien avec l’économique (et non pas s’y cantonner) pour une utilisation optimale des ressources : distribuer l’information nécessaire en fonction des niveaux de responsabilité, définir les postes de travail, faire savoir les options, les directives, faire respecter les règles, les procédures. Autrement dit, donner les moyens à la hiérarchie, à la Direction, de maintenir l’équilibre du budget et donc la bonne marche de l’établissement, dans le respect d’un cadre, d’un référentiel juridique dessinant les faisables. Ce cadre législatif, procédurier, qui doit être respecté (le droit du travail et la législation professionnelle spécifique, par exemple) contraint les possibles. Il n’est pas de gestion en dehors de la logique du contrôle, si souple soit-il. En ce sens, il n’est de gestion que comptable.
C’est pourquoi on peut dire qu’il n’existe pas de « gestion des ressources humaines » : on gère des stocks, du matériel, des dossiers et dans le respect de procédures normées. Le cadre légal, comptable dessine un espace au faisable à l’intérieur duquel servir les intérêts des humains qui travaillent : c’est cela défendre l’institution. Les relations humaines, par définition, débordent la gestion. Il y faut d’autres compétences que celles nécessaires à l’application d’un cadre légal.
Ce document veut justement faire entrevoir ces compétences autres, spécifiques de la relation humaine assumée pour ce qu’elle est. |